Délégation Faune française

Responsable de la délégation : Guy Virieux
Dernière modification de cette page le : 02/03/2011

Nos trois tortues autochtones (France métropolitaine), en DANGER !

Toutes les menaces relevées sont pour l'essentiel le fait d'activités humaines !

La cistude d'Europe (Emys orbicularis), rare et en régression, c'est le reptile qui a le plus régressé en valeur absolu ces dernières années. Elle est classée, quasi menacée au livre rouge de l'UICN. Sa protection fait l'objet d'un plan national d'actions, auquel plusieurs associations fédérées sont associées.

Les facteurs de menaces sont clairement identifiés : la destruction et la modification des zones humides ou la modification de leur alimentation en eau douce, la fragmentation des habitats et perte de connections des foyers de population par les infrastructures de transport, une gestion inadaptée (périodes de curages, débroussaillements des berges), une non gestion sur le long terme, fermeture, homogénéisation des milieux, pêche aux engins, prélèvements volontaires, modification des écosystèmes aquatiques par la faune et la flore, exotiques introduites.

L'Emyde lépreuse, (Mauremys leprosa), rarissime, en danger, l'espèce serait signalée dans les Pyrénées Atlantiques…dans l'Hérault, le Gard, l'Aude et dans les Pyrénées Orientales. On admet actuellement que seuls les individus observés dans ce dernier département forment de réelles populations, populations encore mal connues à l'effectif non estimé. 2010, à vu la mise en place d'un plan national d'actions, quelques associations fédérées y contribuent.

Sur l'ensemble de l'air de répartition, les menaces principales pesant actuellement sur cette tortue viennent des modifications des biotopes, essentiellement des modifications de l'utilisation des ressources en eau. Les menaces sur l'espèce sont directement liées à l'extrême précarité des effectifs : rectification du cours des ruisseaux, canalisation, destruction des berges ou, au contraire abandon de l'entretien, envahissement de la végétation, pompage de l'eau pour l'irrigation des cultures voisines. Ces tortues, elles mêmes sont directement vulnérables et l'ensemble de la population peut être exterminée en peu de temps (ramassage, empoisonnement de l'eau).

La tortue d'Hermann, (Testudo hermanni), seule tortue terrestre de France métropolitaine, présente dans la plaine et le Massif des Maures, en Corse, et disparue probablement dans les années 90 des Albères et Hautes Corbières Françaises. De nos jours, la principale menace pesant sur les populations naturelles de cette espèce est, de loin, constituée par la destruction de son habitat due aux activités humaines, (expansion des zones urbaines, développement du tourisme, destruction de la végétation naturelle, monocultures, écobuage, incendies, machinisme agricole, prédation, prélèvements, etc...). L'hybridation, problème récent, est à ajouter à cette longue liste...

L'UICN place cette tortue dans la liste rouge mondiale des espèces menacées. Le qualificatif "en danger, menacée d'extinction" est retenu pour le Var, "vulnérable" l'est pour la Corse...

Cette situation préoccupante à conduit à retenir cette espèce, patrimoniale, pour faire l'objet d'un plan national d'actions (2009-2014), qui défini diverses actions de conservation. Il fixe pour objectifs généraux d'inverser la tendance au déclin de l'espèce en favorisant activement l'accroissement de ses effectifs ainsi que l'expansion de ses populations. Autrement dit, il s'agit de réduire les facteurs de déclin d'origine anthropique (destruction ou dégradation des habitats, destruction ou prélèvement d'individus), de faciliter la reconquête d'espaces perdus et d'améliorer la prise en compte de l'espèce.

Tout naturellement, à la FFEPT, nous nous sommes inscrits dans cette démarche, nous vous proposons de réellement nous investir sur les axes de travail suivant :

  • maintenir et développer les habitats favorables à l'espèce (prévoir à cet effet un investissement financier fédéral). Au-delà de cette implication pécuniaire, il convient de s'engager, de participer à des actions bénévoles au travers de chantiers nature, d'implications permettant de multiplier les suivis et la protection de l'espèce,

  • faire connaitre la réglementation existante en matière de détention de tortues, préciser les compétences et les conditions techniques à prendre en compte dans la pratique de l'élevage, faire prendre conscience des enjeux de conservation de l'espèce, inciter à la régularisation, moraliser les échanges d'animaux et lutter contre le trafic existant, agir pour limiter les prélèvements,

  • contribuer à faire baisser les risques sanitaires et génétiques encourus par les populations sauvages pour cela continuer et amplifier nos campagnes d'information pour éviter les lâchers ou évasions de tortues captives, aider à placer les tortues abandonnées ou saisies (projet adoption tortues...), récupérer les tortues exotiques présentes dans la nature,

  • faire participer certains éleveurs à des actions de conservation.
    Avec vous, ensemble, notre travail permettra de s'assurer de la survie des tortues et du lien qui nous unit à elles.